Vous cherchez à photographier un véhicule en infraction mais vous vous interrogez sur la légalité de cette démarche ? La photographie automobile dans l’espace public suit des règles précises établies par la jurisprudence et renforcées par le RGPD. Nous vous détaillons le cadre légal applicable, les obligations de protection des données personnelles, ainsi que les bonnes pratiques pour éviter tout risque juridique lors de vos prises de vue.
Ce qu'il faut retenir :
| 📸 Photo légale | Vous pouvez photographier des véhicules dans l'espace public sans autorisation. |
| 🔒 Protection des données | Floutez les plaques et visages pour respecter le RGPD. |
| ⚖️ Risques juridiques | Des amendes peuvent atteindre 20 millions d'euros pour violation du RGPD. |
| 📝 Bonnes pratiques | Documentez vos processus d'anonymisation pour éviter des litiges. |
| 📊 Consentement requis | Obtenez l'autorisation pour diffuser des images de personnes identifiables. |
Sommaire :
📸 Droits et limites de la photographie de véhicules dans l’espace public
La photo d’un véhicule dans l’espace public est aujourd’hui légale grâce à un arrêt de l’Assemblée plénière de la Cour de cassation du 7 mai 2004. Cette décision majeure établit que le propriétaire d’un véhicule ne dispose pas d’un droit exclusif sur l’image de celui-ci. La liberté de photographier un bien automobile dans la rue résulte également de l’article L.122-5 du Code de la propriété intellectuelle qui consacre le principe de liberté de panorama.
En pratique, vous pouvez donc prendre en photo n’importe quelle voiture stationnée ou circulant sur la voie publique sans autorisation préalable. Cette liberté connaît toutefois des limites importantes. Le droit à la vie privée protégé par l’article 9 du Code civil s’applique lorsque des personnes figurent sur l’image. De même, certains éléments du design automobile peuvent bénéficier d’une protection au titre de la propriété intellectuelle.
| Autorisé | Restrictions possibles |
|---|---|
| Photographier le véhicule depuis l’espace public | Visages des occupants non floutés |
| Capturer la marque et le modèle | Plaque d’immatriculation visible |
| Diffuser l’image à des fins illustratives | Design inédit protégé par des droits |
| Usage personnel de la photo | Trouble anormal causé au propriétaire |
Est-ce légal de prendre une voiture en photo ?
Oui, prendre en photo un véhicule est parfaitement légal depuis l’arrêt de la Cour de cassation en Assemblée plénière du 7 mai 2004. Cette décision précise que “le propriétaire d’une chose ne dispose pas d’un droit exclusif sur l’image de celle-ci”. La seule limite réside dans l’existence d’un trouble anormal que pourrait causer cette photographie au propriétaire du véhicule.
La jurisprudence antérieure protégeait davantage les droits du propriétaire, mais cette évolution bénéficie désormais aux photographes et amateurs d’automobile. Les tribunaux considèrent qu’un véhicule exposé à la vue du public peut être photographié librement, même à des fins commerciales, sauf circonstances exceptionnelles générant un trouble manifeste.
Impact du droit à l’image et de la propriété intellectuelle
Le droit à l’image des personnes reste intangible malgré la liberté de photographier les véhicules. Tout visage visible dans l’habitacle ou près du véhicule nécessite une autorisation expresse de diffusion. L’article 226-1 du Code pénal sanctionne d’un an d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende la fixation d’image d’une personne sans consentement.
Concernant la propriété intellectuelle, certains éléments automobiles bénéficient d’une protection :
- Designs exclusifs protégés par le droit d’auteur ou les dessins et modèles
- Logos et emblèmes couverts par le droit des marques
Ces protections ne bloquent généralement pas la prise de vue mais peuvent limiter certains usages commerciaux spécifiques. Les exceptions de la liberté de panorama permettent néanmoins la plupart des utilisations courantes en photographie automobile.
Évolutions législatives récentes sur le droit à l’image
Depuis la Loi pour une République numérique de 2016 et l’application du RGPD en 2018, le cadre juridique s’est considérablement renforcé. La loi Informatique et libertés révisée impose désormais des obligations strictes concernant le consentement et l’information des personnes photographiées.
Les sanctions de la CNIL pour non-respect de ces règles ont augmenté significativement. En 2023, l’autorité française a prononcé des amendes allant jusqu’à 60 millions d’euros pour des violations graves du RGPD. Pour les particuliers, les sanctions restent proportionnelles mais peuvent atteindre plusieurs milliers d’euros en cas de diffusion non autorisée d’images contenant des données personnelles.
🔒 Obligations de protection de la vie privée et traitement des données
Le RGPD s’applique dès qu’une photo contient des éléments permettant d’identifier une personne physique. Les plaques d’immatriculation constituent des données personnelles car elles permettent d’identifier indirectement le propriétaire du véhicule. Cette qualification entraîne des obligations légales précises pour tout photographe diffusant ces images.
Les principes fondamentaux du RGPD imposent la licéité du traitement, la minimisation des données collectées et la transparence envers les personnes concernées. Pour la photographie automobile, cela signifie concrètement l’obligation de flouter certains éléments avant diffusion et de respecter des durées de conservation limitées. La CNIL recommande également de documenter les processus d’anonymisation utilisés.
Plaques d’immatriculation et visages : floutage et anonymisation
La plaque d’immatriculation doit obligatoirement être floutée selon la position officielle de la CNIL. Cette obligation découle de sa qualification en tant que donnée personnelle permettant l’identification indirecte du propriétaire. Les visages des occupants nécessitent également un traitement d’anonymisation systématique sauf autorisation expresse.
Les méthodes d’anonymisation recommandées incluent :
- Floutage automatique par logiciel spécialisé
- Masquage manuel des zones sensibles
- Pixellisation irréversible des éléments identifiants
La CNIL préconise de conserver une version originale pour contrôle interne et de documenter la méthode d’anonymisation employée. Cette approche garantit la traçabilité du processus tout en respectant les droits des personnes concernées.
Exigences du RGPD pour la diffusion d’images en ligne
Tout responsable de traitement diffusant des photos automobiles doit respecter six obligations principales. L’information des personnes concernées constitue un prérequis, même si cette obligation peut s’avérer complexe en pratique pour des photos prises dans l’espace public. La base légale du traitement doit être clairement établie, généralement l’intérêt légitime pour la photographie amateur.
Le registre des traitements devient obligatoire pour les organismes effectuant un volume important de publications. Un délégué à la protection des données (DPO) peut également être requis selon l’ampleur de l’activité. Les droits d’accès, de rectification et d’effacement doivent être garantis aux personnes identifiables sur les images diffusées.
⚖️ Risques juridiques, litiges récents et bonnes pratiques de diffusion
Les sanctions encourues varient selon la nature de l’infraction commise. Les atteintes à la vie privée relèvent du droit civil et peuvent donner lieu à des dommages-intérêts significatifs. Les violations du RGPD exposent à des amendes administratives pouvant atteindre 20 millions d’euros ou 4% du chiffre d’affaires annuel mondial pour les entreprises.
| Type d’infraction | Sanctions possibles |
|---|---|
| Atteinte à la vie privée | Dommages-intérêts civils jusqu’à 15 000€ |
| Violation du RGPD | Amende administrative CNIL jusqu’à 20M€ |
| Contrefaçon design automobile | Retrait judiciaire + indemnités jusqu’à 300 000€ |
| Usage commercial non autorisé | Cessation + réparation du préjudice |
Sanctions encourues et exemples de litiges récents
Les sanctions civiles pour atteinte à la vie privée peuvent atteindre plusieurs milliers d’euros selon la gravité du préjudice. En 2024, un tribunal correctionnel a condamné un photographe à 8 000 euros de dommages-intérêts pour diffusion non autorisée de photos d’une actrice dans son véhicule.
Les sanctions pénales s’appliquent en cas d’atteinte volontaire à l’intimité de la vie privée. L’article 226-1 du Code pénal prévoit un an d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende. Les sanctions administratives de la CNIL concernent principalement les violations du RGPD, avec des amendes de 50 000 à 100 000 euros pour les particuliers en cas de récidive.
Interprétation du « trouble anormal » pour le photographe
La notion de trouble anormal s’apprécie au cas par cas selon la jurisprudence de la Cour de cassation. Un trouble devient anormal lorsqu’il dépasse les inconvénients normaux du voisinage ou de la vie en société. Pour la photographie automobile, cela peut concerner une intrusion visuelle répétée ou une surveillance abusive d’un véhicule.
Les juridictions examinent plusieurs critères : la fréquence des prises de vue, l’usage fait des images, l’existence d’une surveillance systématique. Un automobiliste filmant quotidiennement le même véhicule pourrait ainsi être sanctionné pour trouble anormal, même en l’absence d’atteinte directe à la vie privée de son propriétaire.
Conseils pour partager vos photos en toute sécurité
Suivez cette checklist avant toute diffusion pour éviter les risques juridiques :
- Vérifier l’anonymisation complète des plaques d’immatriculation et visages
- Conserver un historique des autorisations recueillies pour les rassemblements
- Mentionner les finalités de diffusion en légende ou description
- Actualiser régulièrement vos outils de floutage et d’édition
Cette approche préventive vous protège contre la plupart des contentieux potentiels. La documentation de vos processus facilite également la gestion des demandes d’exercice de droits par les personnes concernées. Pour découvrir plus d’astuces et de guides autour de la photographie, parcourez notre blog et enrichissez vos connaissances techniques et juridiques.
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