Les moteurs Renault équipent depuis plus de dix ans certains modèles Mercedes, suscitant des interrogations légitimes sur leur fiabilité réelle. Vous vous demandez si ces mécaniques partagées offrent la longévité attendue d’une marque premium ? Nous examinerons les raisons de ce partenariat industriel, l’analyse détaillée de chaque bloc concerné et les bonnes pratiques d’entretien pour optimiser leur durée de vie.
Ce qu'il faut retenir :
| 🛠️ Entretien régulier | Pour maximiser la longévité, effectuez des vidanges tous les 10 000-15 000 km avec une huile de qualité, et vérifiez régulièrement la vanne EGR et le filtre à gasoil. |
| ⚠️ Surveillance des composants | Surveillez les injecteurs, la vanne EGR et le turbo, surtout si vous faites principalement des trajets urbains, pour éviter encrassements et défaillances précoces. |
| 🚗 Usage mixte | Privilégiez des trajets autoroutiers réguliers pour permettre la régénération du FAP et réduire les risques d'encrassement, surtout en usage urbain intensif. |
| 🔍 Vérification avant achat | Vérifiez l'historique d'entretien, le code moteur, et inspectez les composants pour éviter les réparations coûteuses et garantir la fiabilité du véhicule. |
| 💡 Choix du modèle | Privilégiez les véhicules avec un historique d'entretien complet et évitez ceux qui ont beaucoup roulé en ville uniquement, pour préserver le système antipollution et la mécanique. |
| 🔧 Entretien préventif | Respectez les intervalles de maintenance pour éviter l'encrassement et prolonger la durée de vie des moteurs Renault partagés chez Mercedes. |
Sommaire :
🤝 Pourquoi Mercedes recourt aux moteurs Renault ?
Le partenariat entre Mercedes et Renault dans le domaine des moteurs remonte à 2010, lorsque Daimler et l’Alliance Renault-Nissan ont signé un accord de coopération stratégique. Cette collaboration répond à des enjeux économiques et réglementaires précis : réduire les coûts de développement moteur qui peuvent atteindre plusieurs milliards d’euros pour une nouvelle famille de blocs, tout en répondant aux normes émissions Euro 5 et Euro 6 de plus en plus contraignantes.
Cette alliance permet à Mercedes de proposer des modèles d’entrée de gamme plus accessibles sans sacrifier sa rentabilité, tandis que Renault bénéficie du prestige et de l’expertise allemande. Les véhicules concernés restent principalement les compactes et utilitaires Mercedes où l’image premium est moins cruciale que sur les segments supérieurs.
Historique et objectifs du partenariat
La genèse de cette collaboration industrielle s’est officialisée sous l’impulsion de Carlos Ghosn chez Renault et Dieter Zetsche chez Mercedes. L’objectif principal visait la maîtrise des coûts de recherche et développement, particulièrement dans un contexte de durcissement des normes antipollution européennes. Cette mutualisation permettait aux deux constructeurs d’optimiser leurs investissements moteurs et d’accélérer le développement de solutions techniques répondant aux nouvelles réglementations.
- 2010 : signature de l’accord de coopération entre Daimler et l’Alliance Renault-Nissan
- 2012 : lancement du Mercedes Citan basé sur la plateforme Renault Kangoo
- 2018 : extension du partenariat aux moteurs essence co-développés avec le 1.3 TCe
Le système de plateformes modulaires CMF développé par Renault-Nissan a facilité cette standardisation des modules moteurs, permettant une intégration plus fluide des blocs Renault sous le capot des Mercedes compactes.
Modèles et motorisations partagés
Quel Mercedes avec un moteur Renault ? Cette question concerne principalement les gammes compactes et certains utilitaires de la marque à l’étoile. Les modèles touchés incluent les Classe A, Classe B, CLA, GLA ainsi que le Citan et certaines versions du Vito.
| Code Mercedes | Code Renault | Cylindrée | Modèles concernés |
|---|---|---|---|
| OM608 | K9K | 1,5 L diesel | Classe A180d, Classe B180d |
| M282 | HR13 | 1,3 L turbo essence | Classe A200, CLA 200, GLA 200 |
| OM622/626 | R9M | 1,6/2,3 L diesel | Citan, Vito, Sprinter |
Il convient de noter que seuls les segments d’entrée de gamme sont concernés par ce partage de motorisations. Les modèles supérieurs comme la Classe C, E et S conservent exclusivement des moteurs Mercedes maison, préservant ainsi l’identité technique de la marque sur ses segments premium.
🔧 Quel bilan pour la fiabilité des moteurs Renault sur Mercedes ?
La fiabilité des moteurs Renault dans les Mercedes présente un bilan nuancé qui mérite d’être analysé bloc par bloc. Si ces mécaniques ne rivalisent pas avec la légendaire longévité des anciens 6 cylindres Mercedes, elles offrent des performances correctes à condition d’un entretien rigoureux.
Les retours d’utilisateurs confirment que ces blocs moteurs peuvent atteindre des kilométrages respectables, souvent au-delà de 200 000 km, mais nécessitent une surveillance accrue de certains composants sensibles comme les injecteurs et la vanne EGR.
| Moteur | Atouts principaux | Limites fréquentes | Conseils entretien |
|---|---|---|---|
| OM608 (1.5 dCi) | Consommation contenue, couple correct | Injecteurs, EGR encrassée | Vidange tous 15 000 km |
| M282 (1.3 TCe) | Modernité, économie carburant | Consommation d’huile | Vérification niveau huile tous 3 000 km |
| OM622/626 (1.6/2.3 dCi) | Robustesse, puissance adaptée | EGR et électronique | Usage autoroute fréquent recommandé |
Le 1.5 dCi (OM608) : atouts et limites
Le 1.5 dCi OM608 constitue le bloc diesel le plus répandu dans les Mercedes compactes. Hérité du célèbre K9K de Renault, ce moteur offre un rendement énergétique appréciable avec une consommation moyenne de 4,5 à 5 litres aux 100 km selon les modèles. Son couple disponible dès 1 500 tr/min convient parfaitement à un usage urbain et facilite les démarrages en côte.
Cependant, ce bloc traîne encore quelques faiblesses historiques. Les problèmes d’injecteurs peuvent survenir dès 80 000 km si l’entretien est négligé, particulièrement sur les versions antérieures à 2015. L’encrassement de la vanne EGR reste également problématique en usage exclusivement urbain, nécessitant parfois un nettoyage préventif tous les 50 000 km.
Le 1.3 TCe (M282) : performances et défauts récurrents
Le 1.3 TCe M282 représente une réussite de la co-conception entre Renault, Mercedes et Nissan. Ce moteur turbo essence développe entre 136 et 163 chevaux selon les versions, offrant un agrément de conduite moderne avec des performances satisfaisantes sur autoroute. Sa technologie récente intègre des solutions d’économie de carburant efficaces.
Néanmoins, les retours d’expérience signalent une consommation d’huile excessive sur certains millésimes 2019-2020, obligeant les propriétaires à surveiller régulièrement le niveau. Quelques cas isolés de bobines défectueuses et de problèmes de soupapes PCV ont été rapportés, sans représenter une défaillance systématique du bloc.
Les autres blocs diesel (1.6/2.3 dCi) : points de vigilance
Les moteurs 1.6 dCi OM622 et 2.3 dCi OM626 équipent principalement les utilitaires Mercedes comme le Citan, le Vito et certaines versions du Sprinter. Ces blocs diesel se montrent globalement plus robustes que le 1.5 dCi, supportant mieux les charges importantes et les longs trajets autoroutiers.
Les zones de vigilance concernent principalement l’encrassement de la vanne EGR et du filtre à particules lors d’utilisations trop urbaines. Les composants électroniques comme les capteurs de pression et les actionneurs peuvent également se révéler sensibles avec l’âge. Un usage mixte incorporant régulièrement des trajets autoroutiers permet une régénération naturelle du FAP et limite ces problèmes.
🛠️ Entretien et conseils d’achat pour optimiser la longévité
Ces moteurs Renault montés chez Mercedes peuvent atteindre des kilométrages élevés à condition de respecter un suivi d’entretien adapté à leurs spécificités techniques. La longévité de ces blocs dépend largement de la rigueur du propriétaire dans l’application des préconisations d’entretien et du type d’usage du véhicule.
Une approche préventive permet d’éviter la plupart des problèmes récurrents et de maîtriser les coûts d’exploitation sur la durée, tout en préservant les performances et la fiabilité de ces mécaniques partagées.
Bonnes pratiques d’entretien et fréquence des vidanges
L’entretien régulier constitue la clé de la longévité de ces moteurs. Une vidange tous les 10 000 à 15 000 km avec une huile de qualité API CF ou supérieure s’avère indispensable. L’utilisation d’une huile haut de gamme protège efficacement les pièces sensibles comme les injecteurs, le turbo et les soupapes, particulièrement sollicités sur ces blocs modernes.
Le filtre à gasoil doit être contrôlé et remplacé à intervalles réguliers pour protéger le système d’injection de toute contamination. Le contrôle périodique de la vanne EGR et du filtre à particules complète cette routine d’entretien préventif, évitant l’accumulation de résidus qui pourrait compromettre les performances du moteur.
Usage urbain vs autoroute : impacts sur la durabilité
L’usage urbain exclusif nuit considérablement à la durabilité de ces moteurs diesel. Les cycles courts avec moteur froid empêchent la montée en température optimale, favorisant l’encrassement de l’EGR et empêchant la régénération automatique du filtre à particules. Cette situation génère des dépôts de suie qui peuvent compromettre le bon fonctionnement du système antipollution.
À l’inverse, les trajets autoroutiers permettent au moteur d’atteindre sa température de fonctionnement optimale et déclenchent la régénération du FAP. Cette montée en température nettoie naturellement les conduits et préserve les organes mécaniques d’un encrassement prématuré.
- Usage urbain supérieur à 60% : nettoyage EGR préventif tous 40 000 km recommandé
- Trajet autoroute hebdomadaire de 30 minutes minimum pour maintenir la propreté du système
Points de contrôle avant l’achat d’occasion
L’achat d’occasion d’un véhicule Mercedes équipé d’un moteur Renault nécessite des vérifications spécifiques pour éviter les mauvaises surprises. Un historique d’entretien complet constitue le premier indicateur de l’état réel de la mécanique et permet d’anticiper les coûts futurs.
- Lecture du code moteur (OM608, M282, OM622/626) via le carnet d’entretien
- Vérification du carnet d’entretien complet incluant vidanges et maintenance EGR/FAP
- Contrôle visuel des fuites d’huile et de gasoil sous le véhicule
- Test routier incluant un trajet prolongé sur autoroute
- Surveillance du niveau d’huile sur 500 km d’usage intensif
- Inspection du turbocompresseur au démarrage à froid pour détecter d’éventuels bruits anormaux
Un historique d’entretien limpide et régulier reste le meilleur garant pour réduire les risques de réparations coûteuses futures et s’assurer d’une acquisition sereine dans la durée.


